In just over a fortnight, we watched no less than six different operas and plays. Click on the links above to see some of our impressions.
Le Dernier Caravanserail / Odyssées
Création collective du Théâtre du Soleil. Mise en scène Ariane Mnouchkine.
Notre premier spectacle... le Théâtre du Soleil se trouvait juste à l'extérieur de Paris: on a pris le métro jusqu'au château de Vincennes, et puis un autobus. La salle, une ancienne cartoucherie, est située à côté d'une écurie, et l'atmosphère du lieu évoque un perpétuel mouvement; les murs étaient ornés d’images des guerres et tensions internationales. Parfait, donc, pour un pièce avant-garde sur les réfugiés.
Le Dernier Caravanserail est un mélange de plusieurs histoires de personnes déracinées par la guerre ou le terrorisme. Le spectacle était en deux parties, mais on a vu seulement la première, qui s'appelle Le Fleuve Cruel. Le pièce communique, à travers de brefs épisodes de leur vie, les difficultés de ces personnages, qui incluent une couple irakien sous le Taliban, une jeune russe qui veut échapper à la douleur économique, et deux jeunes iraniens qui fuient une vie heureuse à cause de terroristes. Toujours on voit comment les êtres humains sont Presque transformés en animaux.
La pièce emploie de nouvelles techniques semi-filmiques pour mieux impressionner son public: par exemple, les mouvements des objets sur la scène pour arriver à l'effet d'un mouvement de caméra. La première scène, où une famille essaie de traverser un fleuve turbulent, est aussi remarquablement bien faite, tant par sa mise en scène réaliste que la musique dramatique et déchaînée qui l’accompagne
Zazou / une histoire d'amour sous l'Occupation
De Jérôme Savary. A l'Opéra-Comique. Mise en scène Jérôme Savary et Gérard Daguerre.
Après une pièce très sérieuse dans le genre commentaire politique, on a vu l'effervescent Zazou. Plein d'énergie, cet opéra nous raconte l'histoire d’amour entre une jeune fille bourgeoise et un type d'un bande des Zazous pendant l'Occupation. La musique ‘swing’ des années 40 maintient une atmosphère joyeuse malgré tous les événements tristes de la guerre.
Notre héroïne rencontre le bande de Zazous dans une station de Métro, et ils l'invitent à un «surprise party». Elle y va (malgré son père), elle reçoit son nouveau nom «Zazou», et elle tombe amoureuse... Mais hélas! Elle découvre qu'elle est enceinte mais son amant doit aller travailler en Allemagne pendant la guerre. Plusieurs mois d'attente, et puis, Paris est libéré par les GI Américains. Zazou trouve du confort dans les bras de Dizzy, un des soldats Américains, mais elle reste troublée; en même temps, son amant a une liaison prolongée avec la paysanne allemande avec laquelle il habite. Enfin, quand il rentre en France, il trouve Zazou avec Dizzy dans le nouveau club que ses amis ont établi. Déçu, il part encore, cette fois faire la guerre en Indochine. La pièce conclut sombrement avec sa mort.
Notre soirée était encore plus intéressante - car c'était la dernière fois que cet opéra apparaissait à l'Opéra-Comique, M. Savary a chanté une chanson très drôle pour conclure. Après, on est allé diner dans un restaurant du quartier, et on s'est amusé jusque vers 1h ou 2h du matin!
Le Misanthrope
De Molière. Au Théâtre des Bouffes du Nord. Mise en scène Stéphane Braunschweig.
Avec cette pièce on est retourné au 17ème siècle, l'époque des classiques. Notre protagoniste, Alceste, dit (à propos de… pour qu’on puisse bien comprendre de quoi il parle)
Non: elle est générale, et je hais tous les hommes:
Les uns, parce qu'ils sont méchants et malfaisants,
Et les autres, pour être aux méchants complaisants.
... et la pièce se base sur les conséquences (pour lui et pour les autres personnages aussi) de cette «effroyable haine».
Alceste est amoureux de Célimène, une jeune femme qui ne partage pas du tout ses idéaux de vérité et d’honnêteté à tout prix. Il lui conseille de quitter ses habitudes frivoles, mais elle n'écoute pas. En même temps, Arsinoé, une de ses cousines (qui est amoureuse d’ Alceste) empoisonne l'âme d'Alceste avec des soupçons sur la fidélité de Célimène. Enragé Alceste demande une explication, mais Célimène, par ses grâces, peut le calmer.
Malgré tout cela, Célimène continue de tromper Alceste, parce qu'elle sort aussi avec Oronte, un ennemi d'Alceste. Quand, enfin, elle est découverte, on lui demande de choisir entre les deux. En même temps, quelques autres amis apportent des preuves que Célimène avait menti aux deux hommes, et aussi qu'elle n'a pas hésité à les ridiculiser tous les deux. Elle choisit Alceste, mais il lui demande une punition trop dure, et elle le refuse. Dans la dernière scène, Eliante, une autre femme qui aimait Alceste, décide qu'elle ne l'aime plus, et va avec Philinte, le seul ami d'Alceste qui désire l'aider. Mais Alceste ne peut pas accepter les imperfections du monde, et il reste seul.
Pour donner de la nouveauté à cette pièce du XVIIe, on a choisi une mise-en-scène très innovatrice. Les personages étaient habillés de façon moderne. Et sur la scène très dénudée, quasiment le seul mobilier était un lit (que partagent même Alceste et Célimène!) et des miroirs au fond pour donner une grande profondeur. Le contraste entre la vieille salle avec ses murs mal peints, et la fraîcheur de l'interprétation, m'a beaucoup plu.
La Chauve-Souris / Die Fledermaus
By Johann Strauss. At the Opera-Bastille. Produced and adapted by Coline Serreau.
The Opera-Bastille is located at the Place de La Bastille, and we got there after an excruciatingly slow bus ride through the busy streets of Paris. The theatre was well worth the trip though, with its contemporary construction and grand scale. It is one of the two National Theatres, the other being the Théâtre Garnier.
La Chauve-Souris is not, as some of us had suspected, 'The Bald Mouse' - but 'The Bat.' A small consolation, but a lot of us were still wondering why we were watching a German opera in Paris. I had never watched an opera before, so I didn't even know there were going to be translations. And finally, Mme. Furstenberg had warned us to be in our sartorial best. I had resigned myself to a completely incomprehensible evening of inaccessibly high culture.
I was in for a pleasant surprise, as the piece began - with a sublime musical introduction featuring humanoid bats performing acrobatic feats on ropes. They ran, they jumped, they took off, swerved gracefully, looped and landed in perfect synchrony, outdoing their natural counterparts in everything but the echolocation department.
The story is a complicated mélange of love, distrust, adultery, and revenge - with a dash of contemporary French politics added by Coline Serreau - all set in the palatial grandeur of late 19th-century bourgeois life. Gabriel von Eisenstein, a Viennese gentleman, must go to jail for a fortnight because of a civil offense. His wife, Rosalinde, is pursued by her former lover, Alfred, and agrees to receive him while her husband is gone. Unknown to them, Falke, one of Gabriel's friends, invites him to spend the night before the beginning of his sentence at a masquerade, so that pleasant memories of charming ladies help him pass his days in jail. After a tearful farewell, Alfred joins Rosalinde and charms her with his tenor voice, but they are interrupted by the jailor Frank, who mistakes Alfred for Gabriel, and carts him off to jail. The next morning, Gabriel goes to the jail, full of memories of his dalliances with a Hungarian duchess he met at the party. But he is baffled to find his place taken! As he slowly learns the full story, he is enraged at his wife's adultery, and accuses her. - Only to find out that the 'duchess' was his own wife in disguise, and that she now has the proof of his own infidelity. It turns out that the entire episode was a plan by Falke, the chauve-souris, who was out to avenge a much earlier feud alluded to in the overture. All the characters (from the Russian prince hosting the reception, down to the Eisensteins' chambermaid) were accomplices in a plot to expose Gabriel! The play ends with Gabriel dressed as a turkey to symbolize his defeat at the hands of the once-humiliated bat.
For me, the best aspect of this opera were the near-magical sets. The grace of the leaping bats was equaled by the grandeur of the palace which literally tore apart to reveal the jail. My chief regret was that I missed the adapted humor - with the thickly accented German-French (Frallemand?), and sly political allusions, this would have been a tall task indeed!
Le Dindon
By Georges Feydeau. Produced by Lukas Hemleb.
Richelieu hall of La Comédie-Française is located in the heart of Paris, on rue Richelieu, close to the Louvre and the Palais-Royal. It was a rainy day, and we arrived at the theater well into the first act due to a mix-up involving tickets, starting times, and 24-hour clocks. For a play with Feydeau's characteristic plot twists and tortuous storyline, we se débrouille'd remarkably well. And the vaudeville humor was not lost on us either.
This was our second faunal exploration after La Chauve-Souris - Le Dindon means 'The Turkey' - and was another comedy. The story revolves around a M. Pontignac, who endeavors to seduce his friend Soldignac's faithful wife by proving her husband's infidelity. Add a British businessman (with his toujours pressé leitmotif) emigrated from Marseille and his wife who speaks broken French, a libidinous if obese army doctor with a stone-deaf wife, and a restaurant garçon in the throes of puberty - to name but a few - and we have a cast to rival any modern television comedy with its sheer force of absurdity. The unfortunate M. Pontignac, looking forward to a night with his beloved, instead gets two nights in the police lock-up, two black eyes, and public humiliation before his friends. It is he, then, who becomes 'le dindon de la farce' (the butt of the joke).
For me, the crowning moment of the play was when an indignant Pontignac, returned from his first night in jail, recounts to Mme. Soldignac how he was indicted for a crime he had not committed, in a hotel room he had not booked, with a woman he did not know!
Les Etourdis
By Jérôme Deschamps and Macha Makeïeff.
Les Etourdis was very different from all the other plays we watched in that it had no story. It is best described as an eclectic collection of anecdotes from modern, urban life in the office. A musical parody, it points up the myriad seemingly meaningless things people do at work.
The piece was brought to life by excellent acting, sleight of hand (the disappearing glasses and the dwarf in the carton come to mind) - and how can we forget the dog!