Le bilinguisme est un sujet qui date de la naissance de la Belgique. La révolution belge de 1830 contre les Pays-Bas néerlandophones était dirigée par la bourgeoisie et la noblesse qui étaient francophones. Du coup, le français était la lingua franca et à l’époque, le flamand (ce qu’on appelle le néerlandais) était considéré comme une langue pour les paysans. Le flamand est devenu une langue officielle en Belgique en 1898. Cependant, il y avait des francophones qui avaient peur que le néerlandais ait été obligatoire pour eux aussi, donc en 1921, une loi était créée qui dit la langue serait limitée basé sur un territoire. Cette loi était le début des trois communes linguistiques. La situation linguistique a changé avec l’occupation allemande pendant la Première Guerre Mondiale à cause d’une alliance entre plusieurs officiels flamands et les Allemands : la langue flamande pouvait être utilisée dans les écoles et elle est devenue obligatoire pour les écoles flamandes en 1932. Actuellement, les langues officielles incluent le français qu’on parle en Wallonie au sud de la Belgique, le néerlandais au nord de la Belgique et l’allemand à l’est, mais le conflit entre le français et le flamand continue toujours.
Pour plusieurs raisons, Bruxelles se trouve au centre du conflit linguistique. Premièrement, elle est la seule région officiellement bilingue (le français et le flamand). Deuxièmement, elle est la capitale du pays et la ville la plus grande en Belgique, donc chaque côté veut la prendre pour soi-même. Selon certaines sources, si Bruxelles n’était pas un sujet de débat, la Belgique serait déjà divisée en deux pays séparés, comme la Chequoslovaquie et il y a déjà 25 % des Flamands qui trouvent la séparation favorable.
En 1961, les Belges ont décidé d’interdire les questions sur le recensement au sujet des langues parlées à la maison parce que les résultats étaient utilisés pour déterminer les allocations budgétaires dans les communautés et les langues apprises à l’école. Par exemple, dans une zone majoritairement flamande, l’enseignement est donné en flamand. De ce fait, les réponses des personnes ne reflétaient pas la réalité de leur situation mais elles étaient influencées par les résultats désirés par les participants. En d’autres mots, une famille qui parlait le flamand à la maison mais qui désirait que leur enfant apprenne le français à l’école disait qu’ils parlaient le français à la maison.
Aujourd’hui, la conséquence de cette interdiction de 1961 est que les avocats de chaque communauté linguistique cherchent d’autres indications pour démontrer que leur langue est négligée. Par exemple, seulement 7 % de la population bruxelloise choisit de recevoir les factures en flamand. De plus, il n’y a que 6 % de la population qui demande les plaques de voiture en flamand. De même, une étude scientifique a révélé que moins de 5,5 % des Bruxellois parlent le flamand comme première langue. Ceci signifie qu’il y a plus de personnes à Bruxelles qui parlent l’arabe que le flamand! Pour une ville en plein milieu de la Flandre, c’est une grande révélation — doublement importante car un Belge sur dix vit à Bruxelles.
Cette réalité est problématique parce que la communauté néerlandophone reçoit 20 % du budget de la région bruxelloise alors qu’elle ne représente que seulement 6 % de la population. Par conséquent, il y a une injustice du point du vue des Francophones qui représentent 94% de la population. D’un autre côté, les Néerlandophones affirment que leurs contributions au budget représentent plus de 20% du total. De la sorte, ils considèrent que c’est une injustice de devoir contribuer à la partie du budget destinée aux Francophones.
Ces disputes gouvernementales existent aussi à propos des frontières entre la Wallonie et le Flandre. Il y a un exode francophone de Bruxelles vers les campagnes flamandes proche de la zone bruxelloise. Cela signifie qu’ils quittent la zone bilingue et cela entraîne de nouvelles complications autour du principe connu comme le “droit de sol.” Selon le droit de terre, en Flandre, les Flamands ont le droit de protéger leur langue et en Wallonie, les Wallons ont le droit d’imposer le français. Nous avons donc des situations très compliquées avec des communautés majoritairement francophones qui habitent en Flandre mais qui n’ont pas le droit de participer aux réunions administratives locales en français– ils doivent parler en flamand. En effet, si un seul mot est dit en français, les décisions ne sont pas reconnues. Ceci s’est passé quand trois officiels élus en 2007 n’ont pas pu assumer leurs fonctions car ils avaient envoyé leurs informations électorales en français– pas en flamand comme ils auraient dû le faire même si personne ne parlait le flamand dans leurs quartiers. De la même manière, en territoire néerlandophone, moins d’un quart des livres dans les bibliothèques peuvent être en français. Ceci est problématique quand la bibliothèque est utilisée en majorité par des Francophones, comme c’est parfois le cas dans les communautés autour de Bruxelles qui sont officiellement en Flandre.
Les résultats des débats entre les Flamands et les Francophones en Belgique sont suivis de près par beaucoup de minorités dans des situations similaires en Europe. Les Écossais, les Catalans, les Basques et les Corses sont tous intéressés de voir le développement de cette question linguistique aux dimensions historiques, politiques, économiques et sociales.