La colonisation du Congo

Notre troisième jour ici à Bruxelles, nous nous sommes plongés dans l’histoire de la Belgique et du Congo, une histoire qui est à la fois fascinante et sanglante.

Pour explorer ce chapitre du passé de la Belgique, nous sommes allés au bureau du journal Le Soir, qui informait déjà les Belges il y a 125 ans et qui a été témoin des événements et décisions de cette époque-là. Colette Braeckman, une journaliste qui se spécialise sur l’Afrique, nous a donné une très bonne introduction et interprétation de la colonisation du Congo.

On trouve les origines de l’histoire de la colonisation en 1831, l’année de l’indépendance de la Belgique. Imaginez un pays tout petit mais avec de grandes ambitions, alimentées par son succès industriel, qui intervient plus tard dans l’histoire. La Belgique rejoint les autres puissances, qui ont déjà commencé leur colonisation de plusieurs régions et qui ont déjà occupé beaucoup de terre de « sauvages » indigènes. Si vous aviez été à sa place, vous n’auriez pas voulu vous retrouver à la traîne, n’est-ce pas ? Particulièrement quand vous êtes son roi.

Sous le prétexte des « bonnes intentions » de l’exploration et de l’expansion du monde « civilisé », le Roi Léopold II a acquis—contre les envies du gouvernement belge—un pays 76 fois plus grands que son propre territoire : le Congo. Ça c’est la première raison pour laquelle la colonisation de la Belgique était différente de celle des autres pays : c’était surtout l’ambition d’un seul homme qui la caractérisait et le Congo était la propriété du roi lui-même avant d’être celle de la Belgique.

Leopold II

Roi Léopold II de la Belgique
(www.gva.be)

Il a engagé des explorateurs américains – en fait des mercenaires – et ils sont allés dans la région la moins connue du monde avec des maladies inconnues, des marais et des indigènes. Ils ont découvert une terre riche en ivoire, caoutchouc et en autres minéraux précieux—et puis ils ont forcé les Congolais de les extraire. Les Congolais étaient tués ou mutilés s’ils ne travaillaient pas suffisamment. Aux yeux des Européens et des Américains, les Congolais étaient des sauvages avec la « peau sale ». Ce racisme encourageait ce travail éprouvant.

Léopold II est devenu très, très riche grâce à ces ressources naturelles et cette exploitation humaine. Une partie de cet argent a été utilisée dans la construction de grands bâtiments à Bruxelles, à Ostende et à Anvers – bâtiments qui existent aussi aujourd’hui.

Le traitement des Congolais est finalement devenu une disgrâce internationale–une disgrâce qui a été motivée plus par la jalousie des autres grandes puissances que par un souci humanitaire. La protestation internationale qui a suivi a obligé le gouvernement belge a accepté le cadeau “empoisonné” du Congo par Léopold II. Le nom de ce pays est devenu « Le Congo belge » et un âge a commencé pendant lequel le Congo était caractérisé par une combinaison de racisme et de religion.

Le congo belge(wikipedia.org)

Le Congo belge
(www.wikipedia.org)

L’idée principale, c‘était que la Belgique apportait un « modèle de civilisation » au Congo. Les Congolais étaient des enfants et la Belgique était leur Papa supérieur. La Belgique a envoyé des personnes très honorables pour être de bons modèles pour les Congolais et aussi des missionnaires pour convertir et éduquer la population. L’église catholique gérait les efforts d’enseignement et de santé. Mais le gouvernement belge a décidé que les Belges ne devaient rien payer pour le développement du Congo, donc tout l’argent est venu des ressources congolaises.

Je dois faire une pause ici pour noter que toutes les décisions concernant le Congo ont été faites dans un rayon d’un kilomètre autour de l’endroit où nous étions assis pour écouter Colette Braeckman, un fait qui m’a frappée.

Les missionnaires ont pris tous les objets culturels des Congolais, comme les masques, qui pour eux représentaient la superstition et ils les ont envoyés en Belgique comme objets de curiosité. Les autres, ils les ont brulés. Même aujourd’hui on peut trouver des boutiques d’antiquités à Bruxelles avec beaucoup d’objets qui sont venus du Congo de cette époque.

Nous sommes allés au Musée Royal de l’Afrique Centrale, construit comme un bâtiment de propagande quand le Congo était la propriété du roi Léopold II. Le musée affiche des objets du Congo et il enseigne actuellement l’histoire de la colonisation du Congo.

Une exposition dans le Musée Royal de l'Afrique Centrale

Une exposition dans le Musée Royale de l’Afrique Centrale
(www.wikipedia.org)

Ce jour a été très triste, mais aussi très intéressant. Nous avons découvert beaucoup de relations dans l’histoire du Congo. Par exemple, pendant la seconde guerre mondiale, l’uranium du Congo était très important, particulièrement pour la recherche nucléaire des États Unis. Ceci était donc un lien entre la Belgique et les États Unis et dans ce sens la colonisation du Congo a joué un rôle essentiel dans la guerre et pour le développement de la bombe atomique.

La colonisation du Congo par la Belgique est une partie de l’histoire du pays qui est regrettable mais qu’on ne doit pas oublier. Comme beaucoup de chapitres de l’histoire, ses conséquences durent aujourd’hui pas seulement en Belgique, mais aussi au Congo, aux États Unis, et probablement dans plusieurs autres endroits du monde.

—Jessica Fujimori