Peut-être le plus grand succès culturel de la Belgique, où un grand nombre d’artistes sont nés, sont les bandes dessinées.  Il est possible qu’on connaisse déjà ces noms: Hergé, Jijé, Péyo, Morris, André Franquin… la liste n’a pas de fin.  Grâce aux artistes belges, les bandes dessinées sont devenues le neuvième art (après le cinéma et la télévision), et les artistes belges ont influencé le développement des styles et la popularité des bandes dessinées partout en Europe, à partir de 1929 jusqu’à aujourd’hui.

Dessins d’artistes belges, dans le Centre Belge de la Bande Desinnée

La première question qu’on a besoin de se poser est: pourquoi la Belgique?  C’est vrai que les Belges n’ont pas inventé les bandes dessinées (en fait, la première bande dessinée est née à New York).  Mais, à la différence des grands pays d’Europe qui considéraient les bandes dessinées comme inférieures à la littérature, les Belges ont apprécié les bandes dessinées et étaient prêts à accepter les bandes dessinées comme une forme d’expression sérieuse.  Néanmoins, la place de la Belgique dans l’histoire des bandes dessinées peut être attribuée à Hergé, l’artiste connu comme Le Père de la bande dessinée européenne et qui a créé Tintin.

Un dessin de “Les Aventures de Tintin,” dans le Centre Belge de la Bande Dessinée

Les Aventures de Tintin, qui ont débuté en 1929, était la première bande dessinée qui est devenue populaire en Belgique et en Europe, et qui a été le modèle pour les autres qui ont suivi.  Dans Tintin, Hergé a développé le style de la “ligne claire”, un style caractérisé par une uniformité des lignes et les couleurs fortes et qui a influencé les styles de grands artistes comme Jijé.  Le visage de Tintin est souvent sans émotions mais il est moralement parfait, en permettant aux lecteurs de s’identifier à son personnage.  Grâce à l’influence de Tintin, le Journal de Tintin a été établi en 1946, un journal qui a publié beaucoup d’artistes célèbres comme André Franquin et Willy Vandersteen.

Le journal Spirou a été établi en 1938, en compétition avec le Journal de Tintin, et il a publié un nouveau album “Spirou et Fantasio” par Jijé.  Dans “Spirou et Fantasio”, il s’agit de deux reporters: Spirou, le héros classique, et Fantasio, qui fait des bêtises.  Le style de Jijé a été beaucoup influencé par celui de Hergé, mais graduellement, Jijé a développé son propre style nommé “Atom-Style,” une combinaison de ligne claire et d’Art Déco et qui a été caractérisé par des scènes beaucoup plus vivantes et modernes.  Une des bandes dessinées les plus populaires, “Spirou et Fantasio” a influencé le style des bandes dessinées belges qui ont suivi.

On peut diviser les bandes dessinées belges en deux groupes qui représentent les deux régions linguistiques de la Belgique: la bande dessinée francophone et la bande dessinée néerlandophone. La bandes dessinée francophone présente souvent des protagonistes qui incarnent soit le héros classique soit un personnage comique et ces protagonistes sont souvent accompagnés d’un animal (Tintin, Spirou et Fantasio, et Gaston sont des exemples).  Par contre, les bandes dessinées néerlandophones racontent souvent les aventures d’un groupe ou d’une famille (Néro et De Kiekeboes sont des exemples). Les histoires sont plus fantastiques et incroyables que celles de la bande dessinée francophone et elles contiennent souvent un élément de suspense à la fin de l’histoire, comme celle qu’on trouve dans les “soap-operas” des Etats-Unis, pour garder le lecteur en haleine. En fait, le public est différent: les bandes dessinées francophones sont en majorité destinées aux enfants tandis que les bandes dessinées néerlandophones sont réalisées pour les adultes.

Une statue en Bruxelles du personnage Gaston